Demain, Paimpol à Vivre…

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Les verts sifflent le Maerl .

 

 

                                                                                  Paimpol, le 11-12-2008

 

 

 

 

Objet : Observations déposées par Bretagne Vivante SEPNB concernant l’enquête publique relative à une demande de concession minière sur le gisement de sables coquilliers de la Coromandière.

 

 

            Monsieur le Commissaire enquêteur,

 

 

 L’étude de la notice d’impact concernant la « demande de concession de matériaux calcaires marins (sable coquillier) dite concession de la Cormorandière par la compagnie armoricaine de navigation et Copermer » nous amène à faire les remarques consignées ci-dessous.

 

Considérations générales :

 

            Tout d’abord, nous trouvons regrettable de ne pas avoir une vue d’ensemble des extractions réalisées dans la région. Nous pensons qu’il aurait été pertinent de présenter sur une même carte tous les sites d’extraction voisins : Lost-Pic, la Horaine, La Croix et la Cormorandière pour que l’on ait une idée plus générale du problème d’exploitation dans le secteur de la baie de Paimpol.

 

De plus, la Cormorandière est située dans la zone des 3 miles, zone « contingentée » pour la pêche côtière et où se multiplient les conflits d’intérêt. Dans la mesure où les extracteurs ont aujourd’hui des moyens puissants, il serait important de les limiter au-delà des 12 miles. Pour le CES de Bretagne, quand on parle de littoral et de gestion concertée, il s’agit de la zone des 12 miles ! 

 

Problèmes relevés dans l’étude :

 

Sur l’aspect « biologique » de l’étude, on constate avec surprise qu’il est fait référence à une étude réalisée par Alidade 2002 (p 117) dont les 5  stations de références sont hors de la zone. De plus, il n’est non plus pas très sérieux de nous présenter 3 prélèvements réalisés avec une benne de 1/10e m2. On doit aussi déplorer, pages 115 et 116, de nombreuses erreurs de détermination !

            Une contradiction apparaît  entre la page 19 où l’on souligne « une faune relativement pauvre et peu diversifiée sur l’ensemble de la zone étudiée » et la page 20 où il est écrit : « lors des grandes marées, il existe une forte activité de pêche à pied de loisir à proximité du banc » et surtout, on dénombre 87 bivalves par mètre carré : c’est bien sûr une zone de recrutement de bivalves qui attire des turbots et autres poissons plats.

Et puisqu’on trouve des bivalves suspensivores, c’est qu’il y a des suspensions ; ceci ne semble pas en accord avec ce qui est dit par ailleurs !

Le constat de l’absence de données de référence  ne permet pas de savoir si la pauvreté biologique supposée de la zone est « naturelle » ou le fruit de l’exploitation du gisement depuis 40 ans !

 

Nous nous permettons d’être très étonnés, page 133, qu’il n’y ait pas une seule coquille St Jacques de pêchée, connaissant bien la zone.

 

Les conclusions de l’étude utilisent un langage flou et approximatif (page 210 : « un effet néfaste de l’extraction des granulats peut être considéré comme très peu probable ») et malgré les insuffisances que nous avons relevées on ne peut nier un impact non négligeable sur  plusieurs points: ressource, frayère, pêche, morphologie des sols, mise à nu du
substratum, érosion du littoral sableux et turbidité des eaux ; nous sommes en outre
très proches d’un site Natura 2000.

 

Toutes les remarques présentées ci-dessus nous amènent bien sûr à vous demandez d’émettre un  avis défavorable sur le dossier présenté.

 

Veuillez croire, Monsieur le Commissaire enquêteur, en l’expression de nos meilleurs sentiments.

 

                                   Pour Bretagne Vivante,

                        Le délégué de la section Trégor-Goëlo

 

DEPOSITION BRETAGNE VIVANTE

 

Paimpol, le 11-12-2008

 

            Monsieur le Commissaire enquêteur,

 

 L’étude du dossier concernant la « demande de concession de matériaux calcaires marins (sable coquillier) dite concession de la Cormorandière par la compagnie armoricaine de navigation et Copermer » nous amène à faire les remarques consignées ci-dessous.

 

 Tout d’abord, nous soulignerons les insuffisances de l’étude d’impact d’un point de vue strictement « naturaliste », celles-ci sont exposées de façon précise dans la déposition de naturalistes indépendants beaucoup plus crédibles que les conclusions de non-nocivité commandées à un cabinet d’étude.

 D’autre part, l’enquête sur cette concession n’étant pas encore terminée, s’ouvre une autre enquête concernant une extraction de maërl située également dans la baie de Paimpol et des décrets ouvrant la porte à l’exploitation de très importantes quantités de maërl à Lost-Pic, à proximité immédiate de la Cormorandière sont parus récemment au Journal Officiel ; il est clair que la plus élémentaire rigueur scientifique exigerait une étude globale sur la baie de Paimpol en tenant compte de toutes les autres activités.

 L’état de nos océans et de leurs ressources halieutiques étant maintenant reconnus comme problématiques, il serait temps de ne pas aggraver la situation en poursuivant des extractions qui ont toutes les caractéristiques du développement non durable !

 Nous vous demandons donc, Monsieur le Commissaire enquêteur, de ne pas donner un avis favorable à la poursuite de ces extractions à la Cormorandière.

 Veuillez recevoir nos sincères salutations

 

                        Pour les Verts du Goëlo,

                                   Jean-Claude CAMILLE, porte-parole

 

 

 

Communiqué de Presse

 

Maërl et sable coquillier

 

 Grâce à la mobilisation des scientifiques, des défenseurs de l’environnement et des pêcheurs, les autorisations de prélèvement de maërl à proximité de l’archipel des Glénan (dont les plages commençaient à souffrir…) diminueront progressivement jusqu’à cesser complètement en 2011.

 Est-ce le principe des vases communicants ? Le 18 septembre 2008, paraissait au Journal Officiel un décret autorisant l’extraction d’importantes quantités de maërl à Lost-Pic, à proximité de Plouézec, nous nous en étions publiquement inquiétés ; le 22 novembre dernier, une importante manifestation se déroulait à Erquy contre la poursuite des extractions de maërl, mettant en péril plages et ressources de la mer ; le 11 décembre, vient de se terminer une enquête publique portant sur l’exploitation de sable coquillier à la Cormorandière, toujours à proximité de Plouézec et le 23 décembre prochain se terminera une enquête publique pour une exploitation de maërl à « la Croix », dans l’embouchure du Trieux.      Parallèlement aux naturalistes, nous avons déposé notre avis pour ces enquêtes, en soulignant la contradiction de la poursuite de ces activités minières en milieu sensible avec le souhait d’un développement durable maintenant partagé par tous, et en déplorant la technique dite du «saucissonnage» qui consiste à étudier séparément les impacts de différentes opérations sans tenir compte de leurs interactions possibles ou probables.

 Nous savons que la municipalité de Plouézec est consciente du problème et prête à agir; les autres acteurs du territoire doivent aussi se positionner pour défendre notre environnement maritime. Qu’on ne nous parle surtout pas des emplois induits par ces activités ; à l’heure où tant de besoins sont insatisfaits et où on cherche à détruire tant d’emplois par « mesure d’économie », il serait indécent de défendre pour cette raison une activité qui elle-même risque fort de porter préjudice à d’autres filières qui peuvent être plus durables…

                                                                                              Les Verts du Goëlo

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